Groupes extérieurs : Comprendre et gérer le bruit qu’ils génèrent

Les groupes extérieurs de climatisation et de chauffage sont des équipements indispensables pour garantir un confort thermique tout au long de l’année. Toutefois, leur fonctionnement peut parfois entraîner un désagrément majeur : le bruit. Qu’il s’agisse du ronronnement constant du compresseur, du souffle des ventilateurs ou des vibrations transmises aux structures avoisinantes, ces nuisances sonores peuvent rapidement devenir une source d’inconfort, aussi bien pour les utilisateurs que pour leur entourage.

Si, dans un environnement bruyant ou industriel, ces sons passent souvent inaperçus, il en va tout autrement dans des quartiers résidentiels calmes ou des zones rurales où le moindre bruit parasite peut perturber la quiétude des lieux. Au-delà du simple inconfort, ces nuisances sonores peuvent engendrer des tensions avec le voisinage, voire donner lieu à des démarches administratives en cas de plainte pour non-respect des normes acoustiques.

Dans cet article, nous vous proposons de faire le point sur les origines des bruits liés aux groupes extérieurs, ainsi que sur les enjeux qu’ils représentent, notamment au regard des réglementations en vigueur. Enfin, nous ouvrirons sur la réflexion sur les différentes stratégies et équipements permettant de réduire ces pollutions acoustiques.

Que vous soyez propriétaire, installateur ou simplement curieux d’en savoir plus, cet article a pour objectif de vous donner les clés pour appréhender cette problématique et, à terme, améliorer votre confort acoustique et celui de votre entourage.

1. Origines du bruit des groupes extérieurs

Le bruit émis par les groupes extérieurs provient principalement de leurs composants internes, dont le fonctionnement mécanique génère des nuisances sonores spécifiques.

• Les ventilateurs et leurs oscillations

Les ventilateurs sont l’un des principaux éléments responsables du bruit dans un groupe extérieur. Leur fonction est de dissiper la chaleur générée par le compresseur et de garantir un échange thermique optimal avec l’air ambiant. Cependant, le mouvement rapide des pales peut produire un bruit d’écoulement d’air, souvent perceptible comme un souffle constant. Par ailleurs, les oscillations ou déséquilibres des pales accentuent ce bruit. Par exemple, une pale légèrement endommagée ou mal fixée peut entraîner un mouvement irrégulier, amplifiant le son et augmentant les vibrations. Les modèles de ventilateurs modernes tentent de réduire ce bruit avec des designs aérodynamiques et des moteurs plus silencieux, mais les modèles plus anciens restent plus bruyants.

• Les compresseurs

Le compresseur est le cœur du système, chargé de comprimer le fluide frigorigène pour le faire circuler entre l’unité intérieure et extérieure. Ce processus, bien qu’essentiel, génère naturellement du bruit. En effet, lors de la compression, des secousses internes sont émises, provoquant un ronronnement continu. De plus, les compresseurs sont particulièrement audibles lorsqu’ils passent en régime intensif, notamment lors des pics de demande, comme en pleine chaleur estivale ou pendant des périodes de grand froid. Enfin, les anciens compresseurs, dépourvus de certaines technologies modernes comme l’inverter, ont tendance à fonctionner à pleine puissance en permanence, générant plus de bruit qu’un modèle récent qui ajuste sa puissance selon les besoins.

• Les vibrations et les répercussions sur les structures environnantes

Les tremblements sont une conséquence directe du fonctionnement des ventilateurs et du compresseur. Si elles ne sont pas correctement absorbées, elles peuvent se propager aux structures environnantes, comme les murs ou les sols, amplifiant ainsi le bruit. Par conséquent, une installation mal fixée ou réalisée sur une surface instable (par exemple, un sol non nivelé) intensifie ces oscillations. Enfin, les matériaux rigides, tels que le béton ou le métal, agissent comme des caisses de résonance, rendant les battements encore plus perceptibles.

Au-delà des caractéristiques intrinsèques de l’appareil, l’environnement immédiat joue un rôle majeur dans l’amplification ou la diffusion du bruit produit. Voici donc ci-dessous les facteurs environnementaux amplificateurs.

• La réverbération sur des surfaces dures

La position du groupe extérieur a un impact sur le bruit perçu. S’il est installé à proximité de surfaces dures, comme un mur en béton ou parpaing, une clôture métallique, un sol pavé ou même un carrelage extérieur, le bruit produit est souvent amplifié par la réverbération. En effet, ces surfaces réfléchissent les ondes sonores au lieu de les absorber, ce qui intensifie la gêne acoustique, en particulier dans des espaces confinés ou à proximité d’obstacles multiples. Par conséquent, dans une cour fermée ou un espace entouré de murs, le bruit peut se retrouver piégé et amplifié.

• Absence d’éléments absorbants

Les éléments naturels ou artificiels peuvent jouer un rôle dans l’atténuation sonore. Par exemple, les haies, les panneaux en bois, les arbres ou les sols végétalisés agissent comme des isolants acoustiques naturels, limitant la propagation du bruit et améliorant le confort acoustique global. En somme, un groupe extérieur installé dans un environnement dégagé, avec peu de surfaces réfléchissantes, permet une dispersion plus homogène des ondes sonores, réduisant ainsi leur intensité perçue.

Enfin, un entretien insuffisant ou des pièces détachées vieillissantes peuvent considérablement augmenter le niveau sonore d’un groupe extérieur, accentuant les nuisances perçues au fil du temps. En effet, un appareil mal entretenu devient rapidement plus bruyant. Plusieurs facteurs peuvent entrer en jeu :

• L’accumulation de poussière et de débris

Au fil du temps, les groupes extérieurs exposés aux éléments peuvent accumuler de la poussière, des feuilles mortes ou d’autres débris sur leurs composants. Les pales du ventilateur, en particulier, sont sensibles à ces dépôts qui augmentent les frottements et créent un déséquilibre dans le mouvement rotatif. Ce déséquilibre peut provoquer un bruit irrégulier, souvent accompagné de vibrations perceptibles. Par ailleurs, les saletés qui s’infiltrent dans le compresseur ou d’autres mécanismes internes réduisent l’efficacité de l’appareil tout en augmentant son niveau sonore. Un nettoyage régulier est donc conseillé pour prévenir ces nuisances.

• Des composants usés

Comme tout appareil mécanique, un groupe extérieur de clim et de chauffage subit une usure naturelle de ses pièces au fil des années. Les roulements des ventilateurs peuvent se détériorer, entraînant des grincements continus ou des bruits de frottement. De même, les joints du compresseur, essentiels pour éviter les fuites et absorber une partie des vibrations, perdent de leur efficacité avec le temps. Lorsque ces composant ne fonctionnent plus de manière optimale, le groupe extérieur devient non seulement plus bruyant, mais également moins performant, nécessitant des réparations ou des remplacements pour retrouver un fonctionnement silencieux.

• Des fixations desserrées

Les vibrations constantes produites par le compresseur et le ventilateur peuvent progressivement desserrer les vis, boulons ou supports qui maintiennent le groupe extérieur en place. Lorsque cela se produit, l’appareil devient instable, accentuant les secousses et produisant des bruits parasites tels que des cliquetis, des cognements ou des résonances. Ce problème est particulièrement fréquent sur des installations réalisées sans amortisseurs ou sur des surfaces non adaptées. Vérifier et resserrer les fixations lors des entretiens permet de prévenir ces nuisances et de garantir une stabilité optimale de l’appareil.

2. Réglementations en vigueur

En France, la législation encadre strictement les nuisances sonores générées par les groupes extérieurs de chauffage et climatisation afin de préserver la tranquillité publique. Ces appareils doivent respecter des limites de bruits pour éviter de perturber le voisinage. Les particuliers et les professionnels ont des obligations légales concernant leur installation et leur fonctionnement pour garantir leur conformité. Afin de s’assurer que ces équipements respectent les seuils autorisés, il existe divers moyens simples de mesurer le niveau sonore, que ce soit à l’aide d’outils professionnels ou d’applications mobiles.

• Niveau sonore maximal

Selon le Code de la santé publique, les groupes extérieurs ne doivent pas excéder un certain niveau sonore mesuré en décibels (dB) à partir d’un point sensible, comme une fenêtre de voisin ou une terrasse. Ce seuil varie en fonction des zones (résidentielles, urbaines, rurales) et des horaires (jour ou nuit). En général, les niveaux acceptés sont autour de 30 – 40 dB en milieu résidentiel pendant la nuit et jusqu’à 50 – 55 dB en journée.

• Normes ISO 3744 et ISO 9614

Ces normes spécifient les méthodes de mesure des émissions sonores pour les équipements mécaniques, y compris les groupes extérieurs de climatisation et chauffage, et sont souvent utilisées pour déterminer si un appareil respecte les limites en vigueur. Ces régulations sont mises en place pour éviter que le bruit n’atteigne des niveaux nuisibles pour la santé et le bien-être des individus.

• Pour les particuliers

Il est important de veiller à ce que l’installation respecte les normes en matière de bruit. En cas de plainte d’un voisin concernant le bruit excessif d’un groupe extérieur, les particuliers peuvent être tenus responsables si l’appareil dépasse les limites autorisées. Des amendes peuvent être appliquées si les nuisances sonores sont jugées trop importantes par les autorités locales.

• Pour les professionnels

Les entreprises, qu’il s’agisse de prestataires de services ou d’installateurs, ont également la responsabilité de s’assurer que les équipements installés respectent les normes acoustiques en vigueur. Elles doivent conseiller leurs clients sur l’emplacement idéal du groupe extérieur et sur les solutions permettant de limiter les gênes sonores. En cas d’installations répétées non conformes, elles peuvent faire face à des sanctions ou à des réclamations.

• Appareils de mesure de décibels (sonomètres)

Les sonomètres sont des instruments précis permettant de mesure le niveau sonore en décibels à différents points autour de la machine. Ces appareils sont souvent utilisés par des professionnels pour réaliser des mesures sur le terrain et s’assurer du respect des normes. Il est recommandé de réaliser les mesures à différents moments de la journée, pour tenir compte des variations de bruit selon les conditions.

• Applications mobiles

Plusieurs applications mobiles permettent de mesurer le bruit via les microphones des smartphones. Bien que moins précises que les sonomètres professionnels, ces applications peuvent donner une estimation du niveau sonore. Parmi les plus populaires, on trouve SoundMeter, ou NIOSH Sound Level Meter, qui offrent des résultats relativement fiables pour un usage non professionnel.

• Consulter un expert

Si vous avez des doutes sur les résultats ou la conformité de votre installation, il est conseillé de faire appel à un expert acoustique pour effectuer des mesures de manière précise et officielle.

3. Conséquences des nuisances sonores liées aux groupes extérieurs

Ces dernières, générées par les groupes extérieurs, ne se limitent pas à un simple inconfort auditif. Elles peuvent avoir des répercussions significatives sur le voisinage, l’environnement et même la valeur des biens immobiliers, impactant ainsi la qualité de vie et le cadre de vie global.

• Tensions entre voisins et risque de conflits

Les bruits émis par un groupe extérieur peuvent rapidement devenir une source de friction entre voisins. Dans les zones résidentielles où les habitations sont proches les unes des autres, un appareil bruyant peut perturber la tranquillité et engendrer des plaintes. Ces tensions peuvent dégénérer en conflits, parfois accompagnés de démarches administratives ou juridiques, notamment si les niveaux sonores dépassent les limites légales fixées par les réglementations locales.

• Répercussions sur la qualité de vie

Le bruit constant d’un groupe extérieur, particulièrement perceptible la nuit ou pendant des périodes calmes, peut affecter considérablement le bien-être des personnes. Parmi les conséquences les plus fréquentes, on note : des troubles du sommeil liés à l’exposition prolongée à des sons répétitifs ou aux vibrations ou encore, une augmentation du stress, même inconsciente, en raison de la gêne auditive persistante. Ces nuisances sonores peuvent également nuire à la concentration et au confort global, perturbant ainsi les activités quotidiennes, notamment pour les personnes travaillant ou étudiant à domicile.

• Impact dans des zones résidentielles ou rurales

Dans des environnements où la tranquillité est particulièrement appréciée, comme les quartiers résidentiels calmes ou les zones rurales, le bruit d’un groupe extérieur est perçu comme une intrusion sonore. Ces nuisances peuvent altérer le cadre de vie des habitants et perturber la faune locale, notamment les oiseaux et les petits animaux, sensibles aux vibrations et aux sons mécaniques. En zone rurale, un bruit excessif peut également interférer avec l’appréciation des espaces naturels, affectant la sérénité des lieux. Ce type de désagrément est souvent considéré comme un facteur de dégradation du patrimoine acoustique local, un aspect de plus en plus pris en compte dans les démarches écologiques et urbanistiques.

• Diminution potentielle de la valeur d’un bien mal équipé ou non conforme

Un bien immobilier doté d’un système de climatisation ou de chauffage bruyant peut perdre de son attractivité sur le marché. Les potentiels acheteurs ou locataire sont de plus en plus sensibles à la qualité acoustique d’un logement, qu’ils associent à leur confort global. Si les nuisances sonores sont jugées trop importantes ou si l’installation ne respecte pas les normes en vigueur, cela peut dissuader les acquéreurs. Dans certains cas, un équipement mal placé ou bruyant peut nécessiter des travaux d’adaptation coûteux, qui se traduisent par une baisse du prix de vente ou des négociations à la baisse.

4. Les spécificités des groupes extérieurs modernes

Les groupes extérieurs de clim et de chauffage modernes ont considérablement évolué pour répondre aux préoccupations liées aux nuisances sonores. Grâce aux avancées technologiques, aux différences entre les gammes de produits et aux standards actuels, ces équipements offrent des performances bien supérieures à leurs prédécesseurs.

• Moteurs plus silencieux

Les compresseurs et ventilateurs des modèles récents sont souvent équipés de moteurs à technologie inverter. Ces derniers adaptent leur vitesse en fonction des besoins réels, réduisant ainsi les bruits de fonctionnement lors des périodes de faible demande énergétique.

• Matériaux et conception optimisés

Les fabricants utilisent des matériaux absorbants et anti-vibrations, ainsi que des conceptions aérodynamiques pour limiter les bruits mécaniques et les turbulences d’air.

• Systèmes haut de gamme

Ces appareils sont généralement conçus avec une attention particulière au confort acoustique. Ils intègrent des technologies avancées, comme des pales de ventilateur inspirées de la nature (biomimétisme) ou des systèmes de suspension réduisant les oscillations. Leurs niveaux sonores peuvent être bien en dessous des seuils légaux, même en fonctionnement à pleine puissance.

• Modèles économiques

Les appareils d’entrée de gamme, bien qu’efficaces sur le plan énergétique, accordent souvent moins d’attention à l’aspect sonore. Ils peuvent produire un bruit plus élevé, notamment lors de la montée en puissance du compresseur ou en cas d’usure rapide de certains composants.

5. Quelles solutions pour réduire ces nuisances sonores ?

Réduire ces bruits indésirables des groupes extérieurs de climatisation et de chauffage est un enjeu clé pour préserver le confort des occupants et éviter les désagréments pour le voisinage. Comme déjà mentionné dans les précédentes parties, l’entretien régulier permet de faire fonctionner votre groupe plus longtemps et plus silencieusement. En parallèle, d’autres solutions et pratiques peuvent être envisagées.

• Optimisation de l’installation

Comme évoqué précédemment, placer le groupe à distance des murs et des surfaces dures permet de réduire efficacement la réverbération du son. Il est également important d’utiliser des supports antivibrations afin de limiter la transmission des vibrations aux structures environnantes. L’orientation des sorties d’air loin des zones sensibles, comme les fenêtres ou les espaces de vie extérieurs, contribue à minimiser les nuisances. Pour améliorer encore l’installation de vos groupes extérieurs, Gus Astuces vous propose des supports au sol rubber foot conçus pour les groupes extérieurs de vos climatiseurs et chauffages.  

• Usage de dispositifs comme les caches climatiseurs

Les caches climatiseurs, fabriqués à partir de matériaux insonorisants de haute qualité, jouent un rôle clé dans la réduction des pollutions acoustiques. En plus de limiter la propagation des bruits, ces dispositifs permettent de stabiliser l’appareil et d’améliorer sa longévité. De plus, ces caches climatiseurs sont conçus pour préserver la circulation de l’air, garantissant ainsi une performance optimale du groupe extérieur. Ces solutions sont discrètes et efficaces pour réduire le bruit dans les environnements résidentiels ou urbains. Sur notre site e-commerce, nous vous proposons une large gamme de caches climatiseurs, disponibles dans divers matériaux et finitions ; en bois, en aluminium gris (terre d’ombre, poussière, clair), en aluminium blanc, brun rouge, ivoir clair, noir foncé…

• Usage de dispositifs comme les caissons acoustiques

Les caissons acoustiques sont des solutions avancées pour réduire considérablement les bruits émis par les groupes extérieurs de chauffage et climatisation. Ces dispositifs enveloppent l’unité extérieure avec des matériaux spécialement conçus pour l’absorption acoustique, diminuant ainsi l’intensité du son perçu. Adaptables à une grande variété de modèles de groupes, ils offrent aussi une protection supplémentaire contre les intempéries, prolongeant la durée de vie de l’appareil. Bien que leur coût soit plus élevé que d’autres solutions, les caissons acoustiques sont particulièrement adaptés aux environnements sensibles aux nuisances sonores, comme les zones résidentielles denses. Sur Gus Astuces, nous vous proposons la référence Daikin EKLN08A1, un modèle de caisson acoustique efficace et durable.

Retrouvez notre article de blog intitulé « Sublimez et insonorisez vos installations avec des caches climatiseurs et des caissons acoustiques » pour en savoir davantage sur les caissons acoustiques et caches climatiseurs.

Conclusion

Bien que les groupes extérieurs de chauffage et de climatisation puissent générer des nuisances sonores, plusieurs solutions permettent d’atténuer efficacement ces bruits. Un entretien régulier, une installation optimisée, ainsi que l’utilisation de dispositifs comme les caches climatiseurs ou les caissons acoustiques peuvent grandement améliorer le confort sonore tout en prolongeant la durée de vie de l’équipement. Adopter ces pratiques permet non seulement de préserver la qualité de vie des occupants et du voisinage, mais aussi d’assurer une performance optimale de l’appareil.